Opus Haute Définition e-magazine

G. Verdi

Ernani

Marco Berti, Susan Neves, Giacomo Prestia, Carlo Guelfi. Orchestre et choeur du théâtre Regio di Parma. Antonello Allemandi (direction)

Dynamic , Codaex Distribution

DVD stéréo Dolby / DTS

Le livret de cet Ernani est de Francesco Maria Piave d’après la pièce de théâtre écrite par Victor Hugo en 1830. Ernani fut crée le 9 mars 1844 au Teatro La Fenice à Venise. Dans cet opéra, un brigand tombe amoureux d'Elvira qui éveille les passions de deux redoutables grands d'Espagne : le vieux Silva, et Don Carlo, rien de moins que le Roi qui deviendra Charles Quint ! Evidemment tout ce petit monde s'empoigne, se torture, se maudit, se perd en de poignants discours et finit par s’entretuer. Drame sanglant qui manipule les passions les plus noires de l'âme humaine. Un sujet pour Verdi en quelque sorte, assez proche effectivement du dramaturge français. Pour réaliser pareille interprétation, il faut être plus concis dans la représentation. Or ce n’est pas le cas ici. On en fait des tonnes un peu partout. Les décors sont fort étranges entre le monumental et le jeu vidéo (enfin certains jeux vidéo) quand ce n’est pas Jules Verne. Baroque à souhait. Tout à l’air métallique dans cette représentation donnée en mai 2005. Le plus déplaisant peut être est l’éclairage qui dessine des ombres sur les yeux, surtout ceux de Susan Neves, ce qui là rend fort étrange et métallique avec sa robe grise. Bref, on repassera pour le plaisir visuel. Côté voix, on reste un peu sur notre faim. Cela reste appuyé, un rien emphatique et sentencieux, ce qui renforce l’aspect grandiloquent de l’ensemble. Pourquoi ne pas faire plus simple ? Les interprètes comme Marco Berti dans le rôle-titre, Susan Neves dans le rôle de Elvira, Giacomo Prestia dans celui de Don Ruy Gomez de Silva, ou même Carlo Guelfi dans la peau de Don Carlo peinent à incarner des personnages pourtant sacrément en proie à des sentiments extrêmes ou à des passions foudroyantes. Or tout se traîne ! Et la direction d’orchestre, elle, nous précipite plutôt dans les bras de Morphée. Sans être un opéra des plus passionnants de Verdi, Ernani méritait une réalisation plus dynamique…

Yannick Rolandeau

Disponible surCodaex
Visuel