Opus Haute Définition e-magazine

G. F. Haëndel

Giulio Cesare

Jeffrey Gall, Susan Larson, Mary Westbrook-Geha, Lorraine Hunt, James Maddalena. Sächsische Staatskapelle Dresden. Craig Smith (direction)

Decca 071 4089, Universal Distribution

DVD stéréo / DTS

Si l’on voulait massacrer le grand compositeur Haëndel, on ne pourrait pas s’y prendre autrement. Decca ressort en DVD les enregistrements vidéo que le metteur en scène Peter Sellars réalisa dans les années 1990. Après Don Giovanni, Les Noces de Figaro et Cosi fan Tutte de Mozart, voici le Jules César de Haëndel. On a l’impression que Peter Sellars a décidé de compiler tout le mauvais goût et tout le snobisme postmoderne, fort à la mode en ce moment dans l’opéra et le théâtre. Bien sûr, l’action se passe de nos jours et la grande « originalité » est de transposer Jules César en président des Etats-Unis ! Décors, costumes, gestuels, mise en scène font dans le surcode et soulignent tout. Cela empire à chaque scène comme celle de l’intervention de Ptolémée en jeune homme aux cheveux rouges, des écouteurs de walkman sur les oreilles, sirotant du coca-cola, vêtu d’une veste en cuir. On le croirait sorti d’une boite de nuit. Insupportable. Il sera peu intéressant de dire qu’au moins, cela fait réagir car ce genre de réaction ne sert à rien. Autant mettre un pétard dans la salle, cela fera aussi réagir. Alors quand Ptolémée trépigne qu’on lui prenne le trône, on meurt de rire devant tant de ridicule car le seul trône digne de lui, c’est celui des W.-C, devant tant d’infantilisme dans la mise en scène. Que tout cela rentre même en profonde contradiction avec l’action où l’on est censé voir Jules César et Cléopâtre n’a guère d’importance pour notre metteur en scène. Il n’en a que faire. À cela s’ajoute une direction orchestrale pas très bonne et manquant de vivacité (comme dans les opéras de Mozart) car tout de même, c’est aussi ce qu’on entend qui est important. Alors par respect, je ne jugerais pas des chanteurs et des chanteuses empêtrés dans une telle nullité.

Yannick Rolandeau

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