Cette nouvelle parution, du label Ad Vitam, intitulée "Sources Inconnues" et interprétée par le pianiste François Mardirossian est un album profondément introspectif et éclectique. Il offre un voyage musical à travers des pièces rares, mystiques et parfois oubliées, qui interrogent la nature même de la musique : ses origines, sa transmission, son essence. Loin des sentiers balisés du répertoire classique, le pianiste français assemble des œuvres qui ont en commun leur étrangeté, leur mysticisme ou leur marginalité. Le choix des compositeurs est révélateur : Hildegard von Bingen, mystique du XIIe siècle ; Rosemary Brown, médium britannique qui affirmait recevoir des dictées musicales de Chopin et Liszt ; Ervin Nyiregyházi, pianiste hongrois au jeu halluciné ; ou encore Luciano Cilio, dont la musique semble suspendue dans le temps. Le programme comprend également des œuvres signées Frédéric Lagnau, Georges Ivanovitch Gurdjieff, Randy Newman, Wendy Carlos, Jean-Yves Labat de Rossi, The Lost Songs of St Kilda et François Mardirossian. Chaque pièce est interprétée avec une sensibilité extrême, presque chamanique. Le pianiste ne cherche pas à briller, mais à s’effacer pour laisser parler les « sources » : celles de l’inspiration, du rêve, du souvenir, voire de l’au-delà. "Sources Inconnues" est bel et bien un album rare, exigeant, mais profondément humain. Il ne cherche pas à plaire, mais à éveiller. Dans ces pages, notre pianiste délivre un jeu d’une plénitude absolue où l’indicible beauté sonore, du discours musical, s’incarne dans chaque note. Une réussite à marquer d’une pierre blanche.
Jean-Jacques Millo This new release from the Ad Vitam label, entitled “Sources Inconnues” and performed by pianist François Mardirossian, is a deeply introspective and eclectic album. It offers a musical journey through rare, mystical, and sometimes forgotten pieces that question the very nature of music: its origins, its transmission, its essence. Far from the beaten track of the classical repertoire, the French pianist brings together works that share a sense of strangeness, mysticism, or marginality. The choice of composers is revealing: Hildegard von Bingen, a 12th-century mystic; Rosemary Brown, a British medium who claimed to receive musical dictations from Chopin and Liszt; Ervin Nyiregyházi, a Hungarian pianist with a hallucinatory style; and Luciano Cilio, whose music seems suspended in time. The program also includes works by Frédéric Lagnau, Georges Ivanovitch Gurdjieff, Randy Newman, Wendy Carlos, Jean-Yves Labat de Rossi, The Lost Songs of St Kilda, and François Mardirossian. Each piece is performed with extreme sensitivity, almost shamanic. The pianist does not seek to shine, but to fade into the background and let the “sources” speak: those of inspiration, dreams, memories, and even the afterlife. “Sources Inconnues” is indeed a rare, demanding, but deeply human album. It does not seek to please, but to awaken. In these pages, our pianist delivers a performance of absolute fullness, where the indescribable beauty of sound and musical discourse is embodied in every note. A milestone achievement. Translation Lawrence Schulman |