Opus Haute Définition e-magazine

Franz Schubert

Trois Sonates pour Piano de 1817

Edda Erlendsdottir (piano)

Erma 200.010, UVM Distribution

CD stéréo

C’est notamment dans ses Sonates pour piano que Franz Schubert « a remis en cause la notion même de temps musical, disait si justement Harry Halbreich. Contemplatif, éternel voyageur étranger sur cette terre, il a le temps, même l’éternité pour lui. Sa musique épouse le temps complice et adopte le rythme des éléments bien plus que celui de l’homme. Ainsi s’éclaire le panthéisme profond du musicien qui aspira toujours à la réunion de son être temporel avec les éléments telluriques dont il le sentait issu. Dépassement de la dimension temporelle humaine, essai d’identification avec celle de l’univers ». Les trois Sonates pour piano choisies pour cet enregistrement sont marquées par l’année 1817. La Sonate N°6 en la bémol majeur D.557, la Sonate N°9 en mi bémol majeur D.568 Op.122 et la sonate N°5 en la mineur D.537 Op.164. La pianiste ilslandaise Edda Erlendsdottir montre ici son attachement à ces partitions essentielles pour comprendre le cheminement musical du compositeur. Elle édifie « ce petit monde » avec un sens inné de la couleur au sein d’une lecture lumineuse, en dépit d’une articulation parfois contrariée et d’une prise de son médiocre. A découvrir.

Jean-Jacques Millo

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