Opus Haute Définition e-magazine

François Couperin

Les Ombres Errantes

Iddo Bar-Shaï (piano)

Mirare MIR 195, Harmonia Mundi Distribution

CD stéréo

Issu d’une famille de musiciens, le compositeur François Couperin (1668-1733) laisse un corpus musical aussi subtil que poétique. « Le clavecin fut l’instrument le plus cultivé par ce dernier dès sa jeunesse, déclare Adélaïde de Place. Son œuvre, pour cet instrument, se compose de quelque deux cent cinquante-deux pièces réunies en quatre livres. Cette œuvre est celle d’un poète délicat et d’un fin portraitiste, tour à tour tendre, lyrique, ironique ou rêveur, elle est pleine de cette mélancolie dans laquelle Debussy voyait « l’adorable écho venu du fond mystérieux des paysages où s’attristent les personnages de Watteau » ». L’enregistrement qui nous occupe ici propose, sous les doigts inspirés du pianiste israélien Iddo Bar-Shaï, vingt-cinq pièces pour le clavier issues des quatre livres. « Je déclare donc que mes pièces doivent être exécutées comme je les ai marquées et qu’elles ne feront jamais une certaine impression sur les personnes qui ont le goût vrai tant qu’on n’observera pas à la lettre tout ce que j’y ai marqué, sans augmentation ni diminution » déclarait François Couperin à propos de son troisième livre. Iddo Bar-Shaï retrouve toutes les qualités de cette musique évocatrice et sereine à la fois. Porteur d’une véritable pensée d’artiste, son jeu d’une rigueur joyeuse, perce les mystères d’un univers musical des plus riches, pour les offrir comme en lumière-sonore jusqu’au bout des notes. Bref, un disque Couperin aussi fascinant que les Variations Goldberg par Glenn Gould.

Jean-Jacques Millo

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