Opus Haute Définition e-magazine

Jean-Sébastien Bach

Suites pour violoncelle seul (transcription pour guitare)

Petrit Ceku (guitare)

Eudora Eud-SACD 1602, Socadisc Distribution

2 Super Audio CD hybrides stéréo/multicanal

Durant son immense parcours artistique, Jean-Sébastien Bach, « qui sut puiser aux sources de l’Allemagne, de l’Italie et de la France, comme l’indique avec pertinence, Adélaïde de Place, créa une immense variété de formes architecturales, dans lesquelles il réussit une magnifique fusion de la polyphonie et de l’harmonie. A cet égard, le violoncelle notamment, qu’il utilisa dans sa musique de chambre est justement traité comme un instrument polyphonique et harmonique ». Cette nouvelle parution sur support SACD, du label espagnol Eudora, propose les célébrissimes suites pour violoncelle seul BWV 1007 à 1012, arrangées pour guitare par Valter Despalj. Ces œuvres font irrémédiablement songer à Pablo Casals qui déclarait lors d’une interview : Celui qui ne s’interroge pas lui-même, qui n’écoute pas « la voix » de son âme d’artiste – en supposant qu’il en ait une de cette sorte, bien entendu – fait fausse route. Ce qui compte, c’est ce que nous ressentons, et c’est cela que nous avons l’obligation d’exprimer. En ce qui concerne Bach, j’ai accompli le devoir de repousser avec force les exemples et les traditions qui se présentaient à moi, et de rechercher consciemment et avec persévérance ma façon de le sentir ». Il semblerait que le guitariste Petrit Ceku ait trouvé la « voix » de son âme d’artiste pour ressentir la musique du cantor de Leipzig différemment, avec une force expressive nouvelle qui subjugue et enchante à la fois. Au sein d’une technique de jeu époustouflante de maîtrise, Petrit Ceku parvient au sublime en jouant sur les contrastes dynamiques, faisant naitre ainsi une émotion pure et profonde. L’œuvre de Jean-Sébastien Bach est alors une nouvelle fois unique dans son expression comme dans son contenu, et le son qui demeure en mémoire, après ce « voyage » en pays de beauté, n’est autre que le reflet d’une âme musicale.

Jean-Jacques Millo

During his immense career, Jean-Sebastian Bach, “who was able to base his music on that of Germany, Italy, and France,” as Adélaïde de Place pertinently states, “created an immense variety of architectural forms, in which he succeeded in creating a magnificent fusion of polyphony and harmony. In this sense, the cello, which he used in his chamber music, is treated like a polyphonic and harmonic instrument.” This new release on SACD, from the Spanish label Eudora, proposes the famed suites for solo cello BWV 1007 to 1012, as arranged for guitar by Valter Despalj. These works inescapably remind us of Pablo Casals, who declared during an interview : “He who doesn’t question himself, who doesn’t listen to “the voice” of his artistic soul – supposing that he has one, of course – is misguided. What counts is what we feel, and it is that that we have the obligation of expressing. Concerning Bach, I fulfilled my duty to forcefully repel the examples and traditions before me, and to consciously seek out with perseverance my way of feeling them.” It seems that guitarist Petrit Ceku has found the “voice” of his artistic soul so as to feel the music of the Leipzig cantor differently, with a new expressive force which subjugates and enchants at the same time. With playing that is astounding in its mastery, Petrit Ceku is sublime by playing on the dynamic contrasts, thereby bringing out emotion that is pure and profound. The work of Jean-Sebastien Bach is here unique in its expression as in its content, and the sound that stays on one’s memory, after this “trip” in the land of beauty, is none other than the reflection of a musical soul.

Translation Lawrence Schulman

Visuel