Opus Haute Définition e-magazine

Jean-Sébastien Bach

Passion selon St Mathieu BWV 244

La Petite Bande. Sigiswald Kuijken (direction)

Challenge Classics CC 72357, Intégral Distribution

3 Super Audio CD hybrides stéréo/multicanal

C’est la seconde fois que La Petite Bande de Sigiswald Kuijken aborde la Passion selon St Mathieu. Et cette fois, en SACD multicanal, l’approche est bien différente, faisant la part belle à une sobriété, voire une épure bienvenue. « Tout indique que Bach n’a jamais eu l’intention de faire exécuter sa musique religieuse par un chœur tel que nous l’entendons de nos jours, précise Kuijken. Tout comme ses collègues maîtres de chapelle dans d’autres villes, il avait à chaque fois du mal à rassembler un petit chœur de huit chanteurs. Une célèbre lettre a été conservée dans laquelle Bach demandant au conseil municipal de Leipzig douze chanteurs. Dans l’espoir de pouvoir disposer de huit bons chanteurs, il en demandait douze. Nous possédons également des listes des étudiants admis à l’Ecole Saint-Thomas de Leipzig. Ces listes nous donnent une idée du niveau que les étudiants parvenaient à acquérir et nous permettent de voir dans quels groupes ils étaient répartis. Rien n’indique qu’ils ont à un certain moment tous été réunis autour d’un projet. Seuls les meilleurs, et ils n’étaient pas nombreux, pouvaient prétendre à chanter la musique religieuse difficile de Bach ». Dans cette optique « décantée », Sigiswald Kuijken et son ensemble offrent une plénitude de chaque instant, pour un message musical des plus justes dans lequel la pureté du style est indéniable.

Jean-Jacques Millo

This is the second time Sigiswald Kuijken’s La Petite Bande has recorded The Passion According to St. Mathew. This time a multichannel SACD, the approach is much different, more sobering, one might even say a welcome revision. “Research reveals that Bach never intended that his religious music be performed by a chorus as we know it today,” states Kuijken. “Like his fellow choirmasters in other towns, he always had trouble putting together a chorus of eight singers. A well-known letter has survived in which Bach asked the Leipzig municipal council for twelve singers. Hoping to get eight good singers, he asked for twelve. We also have a list of students admitted to the Saint Thomas School of Leipzig. These lists give us an idea of the level the students managed to acquire, and allow us to see how they were divided into groups. There is no proof all of them were, at a certain moment, united around a single project. Only the best, and they weren’t numerous, could hope to sing Bach’s difficult religious music.” With this “decantered” view in mind, Sigiswald Kuijken and his group offer us a constant cornucopia, whose musical message couldn’t be more unerring and whose stylistic purity undeniable.

Translation Lawrence Schulman

Disponible surIntegralmusic.fr
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